Interview vérité de la légende new yorkaise.
20 décembre 2011
13 décembre 2011
Une histoire en images
Les Éditions Eyrolles publient en cette fin d'année un énième ouvrage dédié au graffiti, intitulé "GRAFFITI - UNE HISTOIRE EN IMAGES".
Le plaisir pour les puristes de retrouver quelques pionniers, parmi eux les vrais, de ceux qui nous tiennent le plus à coeur : TAKI, CORNBREAD et ZLOTYKAMIEN.
Titre : Graffiti - Une histoire en images
Auteur : Bernard FONTAINE
Éditeur : Eyrolles
Nb de pages : 128
Format : 22 x 25
Poids : 850 g
6 décembre 2011
ATTENTION AUX FAUSSAIRES !
Vu dans le catalogue de la maison Artcurial de TOULOUSE, ce grotesque flop attribué à la légende newyorkaise Cope2 !
Heureusement, la maison de vente a reconnu son erreur, retirant immédiatement la pièce de la vente prévue le 12 décembre prochain.
Une fois de plus on constate qu'il est difficile d'être un expert. Surtout autoproclamé!
16 novembre 2011
100 artistes du Street Art
Ce 17 novembre paraît aux éditions de La Martinière un nouvel ouvrage consacré à l'art urbain contemporain : "100 artistes du Street Art", signé Paul ARDENNE et Marie MAERTENS.
Depuis les années 1970, l’art a pris d’assaut la rue. Affiches, stickers, peintures, collages, pochoirs, graffiti, l’art s’est invité sur les murs de nos villes. Parfois hors la loi… dans un premier temps, toujours en-dehors des institutions classiques, la spontanéité de ces artistes a donné un nouveau souffle aux arts graphiques. Une envie folle et irrépressible de s’exprimer aux yeux de tous et sans limites dans l’espace urbain.
Des graffitis deTAKI183 aux sérigraphies d’Ernest Pignon-Ernest en passant par les affiches de Shepard Fairey et les mosaïques de Space Invader, le Street Art ne cesse de nous étonner et de se renouveler. 100 artistes du Street Art tente un panorama international de cet art contemporain populaire, présent aux coins de nos rues.
La tentative de "panorama international" est plutôt réussiz. Le choix des artistes est assez judicieux même si l'on regrettera quelques absences de taille. Par exemple, ou sont passés Rammellzee, WK Interact ou Speedy Graphito ?
Qui sait, peut-être dans un tome 2 ?
"100 ARTISTES DU STREET ART"
Editions de La Martinière
240 pages
Format : 30x30 cm.
Depuis les années 1970, l’art a pris d’assaut la rue. Affiches, stickers, peintures, collages, pochoirs, graffiti, l’art s’est invité sur les murs de nos villes. Parfois hors la loi… dans un premier temps, toujours en-dehors des institutions classiques, la spontanéité de ces artistes a donné un nouveau souffle aux arts graphiques. Une envie folle et irrépressible de s’exprimer aux yeux de tous et sans limites dans l’espace urbain.
Des graffitis deTAKI183 aux sérigraphies d’Ernest Pignon-Ernest en passant par les affiches de Shepard Fairey et les mosaïques de Space Invader, le Street Art ne cesse de nous étonner et de se renouveler. 100 artistes du Street Art tente un panorama international de cet art contemporain populaire, présent aux coins de nos rues.
La tentative de "panorama international" est plutôt réussiz. Le choix des artistes est assez judicieux même si l'on regrettera quelques absences de taille. Par exemple, ou sont passés Rammellzee, WK Interact ou Speedy Graphito ?
Qui sait, peut-être dans un tome 2 ?
"100 ARTISTES DU STREET ART"
Editions de La Martinière
240 pages
Format : 30x30 cm.
15 novembre 2011
Quand BLEK LE RAT rend hommage à TAKI183
Depuis le 9 novembre dernier, Blek le Rat expose à New York dans l'enceinte du 941 GEARY.
L'exposition s'intitule "60/30". 60 pour l'âge de l'artiste et 30 pour celui de son art.
Pas de thème bien précis mais un éventail complet de son travail avec en prime quelques toiles où l'artiste tire sa révérence envers ses maîtres. Parmi eux : TAKI183.
Blek le Rat
"60/30"
Jusqu'au 7 novembre 2012
941 GEARY
http://www.941geary.com
5 novembre 2011
SUBWAY MAPS
Poursuivant son objectif de promotion de l’art urbain, la galerie Mathgoth organise une exposition, Subway Maps, regroupant des writters du monde entier sollicités pour l’occasion à œuvrer sur les plans de métro de leurs villes d’origine. Du 6 au 18 décembre prochain, les pionniers new yorkais comme Taki 183, Seen, Tkid170, Cope2, Cap ou Comet ont joué le jeu, exposés aux côtés de graffeurs européens, mais aussi asiatiques ou d’Amérique du Sud.
Récidivant l’initiative qui avait conduit 400 artistes à customiser autant de bombes aérosols de 400 ml, c’est avec un autre symbole – le plan de métro – que la galerie Mathgoth sollicite aujourd’hui les graffeurs. Du plan mythique de New York, en passant par ceux de Rio, de Bogota, de Rome mais aussi de Téhéran ou de Pékin, ce sont autant de supports à la fois proches mais singuliers, prétextes à la création originale.
Tags, bombes, feutres, pochoirs… : la liberté a été laissée à chaque artiste pour ne garder qu’en commun le plan des lignes colorées qui promènent le travailleur, le voyageur, le touriste et tous les citadins d’un bout à l’autre des capitales. C’est cette promenade, ce lien continu entre les habitants des grandes métropoles qui, dès le début du street art, avaient conduit les graffeurs new yorkais à investir le métro afin que leurs œuvres aillent à la rencontre permanente des voyageurs. En regroupant des artistes du monde entier, et les plans de toutes les grandes métropoles, la rencontre est aujourd’hui mondiale et multiculturelle.
Avec notamment : A1one (IRI), Binho Ribeiro (BRA), Blade (USA), Cap (USA), Comet (USA), Cope2 (USA), Cornbread (USA), CT (ITA), Dast (COL), Duel (USA), Duster (USA), Ewok (USA), Frouone (RUS), Fuzz (USA), Indie 183 (USA) Lady Aïko, Loomit (GER), Nasty (FRA), Puppet (SWE), Sack (CHN), Seen (USA), Syan (CHN), Taki 183 (USA), T-Kid 170 (USA), …
Infos pratiques :
Subway Maps – Galerie MathGoth
32, rue Rodier - 75009 Paris
Du 6 au 17 décembre 2011
Vernissage le 6 décembre à partir de 18 heures
Vernissage le 6 décembre à partir de 18 heures
20 octobre 2011
TAKI183 chez OPERA GALLERY
Le monument du graffiti qu'est TAKI183 rejoint les cimaises de la fameuse Opera Gallery.
A ce jour, seules deux toiles sont proposées à la vente.
L'une d'entre elle (reproduite dans le dernier numéro du magazine) est visible à l'exposition organisée par ART ACTUEL et intitulée "Carte Blanche à Opera Gallery".
Du 22 au 29 octobre 2011, au 12 rue Charlot - 75003 Paris.
A ce jour, seules deux toiles sont proposées à la vente.
L'une d'entre elle (reproduite dans le dernier numéro du magazine) est visible à l'exposition organisée par ART ACTUEL et intitulée "Carte Blanche à Opera Gallery".
Du 22 au 29 octobre 2011, au 12 rue Charlot - 75003 Paris.
17 octobre 2011
Thom Thom sur ARTE
Dans son émission du 16 octobre dernier, le magazine YOUROPE se posait la question "A qui appartient l'espace public européen?".
De l’art partout et pour tous ! YOUROPE se penche sur ce phénomène et part à la découverte d’artistes talentueux, dont les artistes français FKDL et Thom Thom.
15 octobre 2011
12 octobre 2011
ARticle de L'est RÉPUBLICAIN du 12 octobre 2012, à l'occasion de l'exposition "40 ANS DE GRAFFITI"
EXPOSITION - 40 ANS DE GRAFFITIS À LA GALERIE 9.ILS SONT À LA RUE !
AUJOURD’HUI, IL EST GARAGISTE. Fini le temps où, jeune homme, il maculait les murs de New York d’une signature énigmatique : Taki 183. Juste pour exister. Sans savoir qu’il inaugurait un mouvement au long cours : le graffiti.
40 ans sont passés en effet depuis la reconnaissance de Taki. Le mouvement s’est étoffé, les signatures se sont multipliées et les styles imposés. Banksy a semé ses pochoirs clandestins à Londres, Miss Tic (aujourd’hui une « star » du genre) en a imprégné les murs et trottoirs de Paris dès 1985 et le Grand Palais s’est ouvert au mouvement en 2010.
Parce que, oui, désormais, certains de ces artistes des rues se sont fait accrocher aux cimaises. Remarqués, repérés, exposés, achetés, avec le risque même d’être digérés.
« En fait, contrairement à Taki, certains vivent aujourd’hui de leur art », constate Mathilde Jourdain, galeriste parisienne qui consacre une expo nancéienne à ces 4 décennies colorées à fleur de pavé. « Il faut dire que ce mouvement, d’abord new yorkais, a été partiellement freiné dans les années 80 par une répression policière systématique. Ce qui ne veut pas dire qu’ils tournent le dos à la rue. Bien au contraire. » Et de citer ColorZ, dont le nom s’inscrit toujours sur les palissades parisiennes...
Originaire des Vosges, Mathilde Jourdain a choisi le net pour faire connaître les artistes de la scène montante. Sous le label Mathgoth. Et en matière de graffiti, des noms ne cessent de se dévoiler. La preuve dans la Galerie 9, où une vingtaine de signatures ont trouvé leur place sur des toiles. Depuis les précurseurs (Taki 183, Miss Tic, Cornbread...), jusqu’à aujourd’hui. « À New York notamment, le tag revient en force ! »
CLOWN EXORBITÉ
Le tag et pas seulement. Car les styles sont très variés qui se révèlent ici à visage plus ou moins découverts et tous issus des interventions graphiques de la rue. À la signature haute en couleur d’Indie 184 répond par exemple le personnage clownesque et exorbité de l’Indonésien Koma, ou le petit bonhomme replet, alias Gouzou, que Jace a inventé il y a vingt ans. Et si FenX a vu son style géo-quadrichromique s’enrichir en passant du mur à la toile, d’autres ont mis un point d’honneur à rester fidèles à leurs premières amours.
Mais dans le cadre policé de la galerie, rares sont ceux qui ont perdu leur esprit frappeur. Et ces quatre décennies turbulentes ont laissé des traces « proprement » indélébiles.
Lysiane GANOUSSE
40 ans de graffiti, 9, rue Gustave-Simon jusqu’au 22 octobre (www.mathgoth.com).
Retrouvez l'article sur le site de l'Est Républicain
Thom Thom sur ARTE
Le 16 octobre prochain à 17.15, l'émission YOUROPE de la chaîne franco-allemande se posera la question "Street Art - A qui appartient l'espace public européen?".
L'artiste parisien Thom Thom y apportera sa réponse...
L'artiste parisien Thom Thom y apportera sa réponse...
ARTE
"Yourope", le dimanche 16 octobre à partir de 17.15
6 octobre 2011
2 octobre 2011
"40 ANS DE GRAFFITI" à Nancy (54)
Le graffiti naît à New York, dans les années 70 où l'ambiance est assez chaotique. La ville, ruinée, vit l'une des plus grandes crises financières et identitaires depuis sa fondation. Les minorités ont un sentiment d'abandon et une soif de transgression face à la sensation d'invisibilité sociale.
L’histoire commence avec le jeune Dimitrius, élevé dans la 183ème de l’Upper Manhattan. Gamin issu de l’immigration grecque, il s’ennuie ferme dans le Gang Savage Nomads, quartier cosmopolite dominé par les communautés cubaines, dominicaines et portoricaines. En compagnie de son ami Greg, Dimitrius concrétise une idée a priori dérisoire mais qui se révélera finalement énorme : armé de son marqueur, écrire partout où il le peut son surnom, diminutif très commun en Grèce – Taki –, et le numéro de sa rue – la 183ème. Taki 183 signe ainsi l’acte de naissance du graff.
Murs, métro, pubs, affiches électorales… : à 17 ans, Taki laisse son empreinte à chacun de ses déplacements dans la ville. Pisté par une journaliste du New York Times, il fait son entrée dans l’édition du 21 juillet 1971 du légendaire quotidien à travers un papier resté dans toutes les mémoires : «TAKI 183 Spawns Pen Pals». La première des Légendes est née, elle sera très vite imitée.
Très vite, en quête de reconnaissance, les writers sont si nombreux qu’il faut faire preuve d’imagination pour se démarquer. La bombe aérosol remplace le marqueur, les tags grossissent et prennent des couleurs. Désormais, pour être le meilleur, il ne suffira plus d’être le plus visible mais également le plus créatif. Le métro de New York, en grande partie aérien, deviendra vite le support idéal pour véhiculer un tag dans toute la ville.
Les années 80 seront marquées par une importante répression envers le graffiti avec fortes amendes mais aussi des peines de prison. L’opinion publique est sensibilisée et les newyorkais sont même incités à dénoncer les graffeurs en échange de récompenses… Toute cette lutte antigraffiti aura gain de cause : en 1990, c’en est fini des métros taggués de New York.
Pour autant, les pionniers newyorkais ont fait des émules. Dés le début des années 80, le Graffiti a traversé l’Atlantique pour gagner l’Europe et le reste du monde. Avec Internet, le mouvement ne cessera de prendre de l’ampleur. Aujourd’hui, on taggue aux quatre coins de la planète.
En 40 ans, le graffiti a beaucoup changé. En fonction de sa culture et de son histoire, du lieu où il le pratique, chaque graffeur tend à le faire évoluer. Si tout le monde revendique l’héritage des pionniers new yorkais, chacun essaye de créer son propre style : les personnages sont apparus, des familles de style naissent sans cesse, la technique intègre aussi bien le pochoir, la mosaïque ou encore le collage… Aujourd’hui, on ne peut plus seulement parler de graffiti mais de street art ou d’art urbain contemporain, avec des fresques monumentales dans les rues mais aussi des toiles qui sont entrées dans les plus grandes collections publiques ou privées.
L’exposition « 40 ANS DE GRAFFITI », propose un échantillon des plus complets pour voir et comprendre l’évolution du mouvement.
Artistes présentés :
A1one, Alber, l'Atlas, Colorz, Cope2, Cornbread, CT, Epsylon Point, Jean Faucheur, Indie184, Jace, Jef Aérosol, Koma, Dominique Larrivaz, Miss. Tic, Obey, Rero, Sack, Seen, Seize HappyWallMaker, Surfil, Taki183, Tanc, Thom Thom, TKid 170, Gérard Zlotykamien, ...
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INFORMATIONS PRATIQUES
Exposition ouverte au public du 11 au 22 octobre 2011
Horaires : 14h00 à 19h00, du mardi au samedi
Lieu : « Galerie Neuf » - 9, rue Gustave Simon – 54000 NANCY
Vernissage: vendredi 14 octobre à partir de 18h00
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L’exposition aura lieu avec le soutien des Champagnes Laurenti
Rue de la Contrescarpe
10 340 Les Riceys
+ 33 (3) 25 29 32 32
contact@champagnelaurenti.fr
29 septembre 2011
Enchères
Le 27 octobre dernier, la maison de vente AGUTTES organisait à Lyon sa première vente entièrement consacrée au Graffiti et au Street Art. Seule la moitié des 226 lots proposés a trouvé preneur. Parmi eux, Cope2, Seize HappyWallMaker et Thom Thom.
COPE2
sans titre
Aérosol et marqueur sur plan de métro
2010
76 x 61 cm
Adjugée 1.147 euros
COPE2
"Aqua Stroke Inside"
Technique mixte sur toile
2010
61 x 61 cm
Adjugée 1.275 euros
COPE2
"Blue Paper Labels"
Technique mixte sur toile
2010
61 x 46 cm
Adjugée 1.275 euros
Seize HappyWallMaker
"Spacesacpade Triangulation Chromatique"
Acrylique sur toile
2011
100x100 cm
Adjugée 1.530 euros
Thom Thom
"Médusée"
Affiches découpées à la lame et marouflées sur toile
2010
65 x 81 cm
Adjugée 1.020 euros
28 septembre 2011
東遊記 ou « Voyage en Orient »
Le très jeune artiste de rue chinois, Sack, expose pour la première fois. Une dizaine d’œuvres regroupées par la galerie Mathgoth constituent ce 東遊記, ou « Voyage en Orient », qui se déroule à partir de 18 heures le 6 octobre, en présence de l’artiste, et jusqu’au 19 octobre.
Jeune, très jeune (tout juste 23 ans), doué, inspiré, imprégné de ses origines chinoises et ouvert aux horizons occidentaux, Sack découvre le graffiti dans son pays d’origine alors qu’il n’a que 15 ans, dans ses pérégrinations de skateur. Culture hip hop, matinée d’orientalisme, références revendiquées à la peinture traditionnelle chinoise, tibétaine et japonaise, mais aussi aux contes proverbes et légendes de son pays, Sack refuse de copier le graff occidental, contrairement à une pratique chinoise largement répandue. Ses références se trouvent d’ailleurs en Orient, comme le peintre franco-chinois Yan Pei-Ming, le plasticien Takashi Murakami ou le dessinateur de mangas et réalisateur japonais Hayao Miyazaki.
Mais – paradoxe – après un voyage initiatique du graff – qu’il ressent comme une sorte d’instinct – dans douze des principales villes chinoises, c’est pourtant en France, aux Beaux-Arts d’Aix-en-Provence, qu’il choisit il y a maintenant trois ans de venir étudier.
Malgré son jeune âge, il manie la bombe aérosol avec une étonnante dextérité, une grande finesse, et un style déjà très affirmé : chacune de ses toiles raconte une véritable histoire, autant de signes de la maturité et de la réflexion de l’artiste. Des personnages d’ermites, retirés du monde, qui refusent de coopérer pour mieux résister ; des personnages parfois cyniques, qui créent leur propre philosophie pour aboutir à une forme d’anarchie négative : telle est la définition que donne Sack des protagonistes qui peuplent ses œuvres. Faut-il y voir une revendication pour le jeune artiste qui promeut le graffiti comme une forme d’individualisme par opposition à des principes collectivistes ? C’est en tout cas la liberté offerte par le graffiti, parce qu’il ne requiert aucune règle technique académique, qui l’a séduit. Avant – c’est peut être son deuxième paradoxe – de parfaire sa propre technique dans le cursus plus académique des Beaux-Arts.
Le résultat est là, couché sur une dizaine d’œuvres très abouties, avec un trait particulièrement fin qui détonne, surprend et séduit dans un univers graphique de l’aérosol plus souvent dominé par les bubbles et les traits affirmés.
INFORMATIONS PRATIQUES
Exposition ouverte au public du 6 au 19 octobre 2011
Horaires : 14h00 à 19h00, du mardi au samedi
Lieu : Espace « In My Room » - 32, rue Rodier - 75009 Paris
Vernissage en présence de l’artiste : 6 octobre à partir de 18h00
L’exposition aura lieu avec le soutien des Champagnes Laurenti
Rue de la Contrescarpe
10 340 Les Riceys
+ 33 (3) 25 29 32 32
contact@champagnelaurenti.fr
contact@champagnelaurenti.fr
31 août 2011
COPE2 sur WWW.FATCAP.ORG
Le site FATCAP.ORG publie ce jour une excellente interview de l'artiste new yorkais réalisée par DAN PLASMA. Cope2 y parle ouvertement de son passé de trafiquant de drogue, de la prison mais également un peu de graffiti. Un entretien passionnant que nous nous sommes permis de reprendre en intégralité.
Merci à FATCAP.
___________
Après une superbe interview de Mark Bode pour FatCap, Dan Plasma est de retour avec cet fois-ci un entretien étonnant avec la star du graffiti international Cope2. On y découvre la face cachée de ce vétéran et ses expériences de jeunesse dans le Bronx des années 80.
Traduction par Vincent Morgan.
Fernando Carlo était un enfant du Bronx rongé par la pauvreté qui céda à la tentation de l'argent facile comme beaucoup. Adolescent il est rapidement connecté aux réseaux de drogues jamaïquains et devient un dealer respecté de la place Knox et Mosholou Parkway, là où il a grandi. Il obtient rapidement son "diplôme de trafiquant". La 170ième rue et la 181ième deviennent son territoire. Nous sommes loin des parcours graffiti classiques et lui même, à cette époque, ne sait pas encore qu'il va devenir un king sur plusieurs lignes de métro.
Il a été souvent arrêté par la police pour autre chose que du graffiti, mais à cette époque (début des années 80) la corruption mettait tout le monde d'accord, on pouvait toujours s'arranger... Les policiers ne gagnaient pas assez et la tentation est forte dans ce métier plus que dans les autres.
Des centaines de dollars par jours issus de la vente de marijuana, Cope2 est vite passé à plus de cinq mille dollars par jour avec l'avènement du crack. Plus d'argent en effet, mais plus de risques aussi. De nombreuses familles et groupes d'amis ont été infiltrés par la police et beaucoup de gens sont tombés en prison pour de longues années à cette époque. Bien que Cope2 ait goûté à la prison de nombreuses fois, ce n'était pas pour lui de vrais séjours en prison: "Dans le Bronx des années 80, un vrai séjour c'est minimum 10 ans" .
C'est très tôt que Carlo se découvre une passion pour le graffiti vandal. Cette passion va le suivre tout au long de sa carrière de trafiquant. Il a repassé de nombreuses lignes de métro, il a concurrencé les plus grands et finalement il a été déclaré comme king de plusieurs lignes par ses pairs. Ce qui est extraordinaire dans tout ça, c'est qu'il n'a jamais été arrêté pour du graffiti. Il n'a jamais été pris en action, alors que son nom était absolument partout et qu'il ne compte plus le nombre de train et de camion défoncés.
Les deux procès graffiti qui lui sont tombés dessus (encore en cours d'instruction au moment ou a été faite cette interview) ne sont que la conséquence de délation et de photos postées par d'autres artistes sur internet.
Pendant que nous roulons dans New York ensemble dans sa voiture, je remarque une batte de baseball à mes pieds, Cope2 me montre un personnage de Bode tatoué par Bode lui même sur son bras. Il est évident que certains de ses tatouages cache plusieurs blessures du passé, cicatrices, coup de couteaux et j'en passe...
Carlo a définitivement laissé derrière lui les armes, les arrestations, fusillades, la prison et le crack en devenant un artiste mondialement connu. Il vend ses toiles à plusieurs milliers de dollars, et les collectionneurs venant de tous les continents s'arrachent ses oeuvres à coup d'enchères. Tout comme sa progression dans le monde illégal, son parcours et son intégrité dans le graffiti forcent le respect. Un style authentique, tout comme la personnalité et les actes de Cope2.
Nous marchons autour du Lower East Side en cherchant un café pour s'asseoir et dessiner. En marchant il lance machinalement une combinaison de crochets et d'uppercuts.
Dan Plasma: Wow, tu a fait de la boxe?
Cope2: J'ai été vraiment bon, ils m'ont mis en compétition pour "Les Gants d'Or" à l'âge de 17 ans. J'ai massacré pas mal de mecs, des mecs beaucoup plus grands que moi. Du coup je venais en conquérant à l'entraînement, mon coach avait la même attitude que moi, ça n'a pas été très apprécié... Donc j'ai fait mon choix, soit je devenais discipliné et j'allais gentiment à l'entraînement, soit je restais dehors à me défoncer et à traîner dehors. Avec le recul je pense que j'aurais du aller à l'entraînement...
Aujourd'hui tu ne peux plus te battre. A l'époque ça se réglait au tête à tête. Si tu mets KO un mec à la régulière, l'embrouille était terminée, tu te sers la main et stop. Maintenant ça va trop loin, les gens de nos jours ont une mentalité totalement différente.
Tu t'es déjà fait arrêté pour du graffiti?
Non. Je vais parler de mon casier dans un prochain livre, c'est vraiment trop long. J'ai fais de la prison pour drogues, armes, violence et plein d'autres mauvaises choses que j'ai fait étant gosse, de la merde que je regrette d'avoir fait maintenant.
En 1985 mon pote NIC ( NST Crew "Non Stop Taggers" RIP) et moi on partait tagguer l'esplanade. On a été au Park Saint James pour revendre de la mescaline, puis on a été boire et fumer des blunts. Et là on voit des nouvelles pièces sur métro de SEEN, PJ et CAP, et juste après on voit 3 mecs qui courent et on se dit que c'est forcément eux... Il se trouve effectivement que c'était SEEN et sa bande, et qu'ils étaient poursuivi par un groupe de flics. Ils les ont semés. Un peu plus tard trois blancs sont venus vers nous, et comme NIC et moi étions défoncés ont a mis du temps à comprendre que c'était des flics en civils. Ils nous ont demandé quel nom on posait. Immédiatement NIC et moi on a couru, sauté en bas des voies et on s'est caché derrière une voiture. Un camion banalisé débarque, et un autre groupe de flics en sort armés jusqu'aux dents. Ils nous braquent et nous arrêtent. Mais comme nous n'avons pas été arrêté dans le dépôt de trains, il ne pouvait pas nous accuser de graffiti, juste de fuite. Ils nous ont posé des questions et ils nous ont demandé si on connaissait un mec qui posait "Cope" en disant qu'il venait de voir des tags de ce mec etc... ils avaient l'intuition que c'était moi, et comme j'étais défoncé, je ne pouvais pas m'empêcher de rigoler, ils étaient tellement gros et marrant ces flics hahaha.
Comment NIC est mort?
C'était un bon pote, un Guyanais. L'ex-copain d'une fille qu'il fréquentait lui a tiré une balle dans la tête.
Pourquoi tu es devenu dealer de drogue?
A l'époque dans le South Bronx, le salaire minimum était très bas, quelque chose comme 3,25$ l'heure. Après impôts, le salaire est inférieur à cent cinquante dollars. Quand j'ai commencé à dealer je me faisais du cash, je n'étais pas habillé avec un vieux Levis pourri ou Bvd t-shirts, j'avais du Gap, du Bennetton, des bagues, des diamants, j'ai tout eu. Tout le monde te regarde différemment, ils portaient des vielles addidas, moi j'avais les dernières Jordan et le lendemain les dernières Reebok....
A quel moment le business de weed avec les JamaÏquains s'est transformé en deal de crack?
Je suis portoricain, mais j'ai eu un ami graffeur SPEL, qui était dominicain, et nous allions à plusieurs "maisons d'achat" où il y avait des montagnes de crack sur la table. Ces gars-là, les dominicains ont été vraiment cool avec moi, je n'avais que 19 ans. Il y avait toujours une femme qui faisait à manger dans la cuisine, poulet, riz, steak haricots, tout ce qu'on voulait. Si tu avais de l'argent et que tu voulais faire plus d'argent, alors tu devenais leur meilleur ami. Tout le monde là-bas était armé, et ils n'hésitaient pas à vous le faire savoir... Ils s'assuraient que tu avais bien vu les armes pour que le premier qui tente de voler la montagne de crack et l'argent de la maison sache à l'avance que ça va se finir dans un bain de sang.
Ils avaient des maisons dans les hauteurs, sur la 145ième, 156ième avenue et sur Broadway, on allait faire nos achats, on prenait un taxi pour rentrer dans le Bronx pour emballer la came et faire ce qu'on avait à faire.
J'étais obsédé par le fait de posséder le top du top. Les drogués vous disent qui a le meilleur produit. J'ai toujours eu la "bombe", la meilleure qualité, ce qui rendait la concurrence jalouse. D'autres dealers m'ont envoyé un gars pour me dire de dégager de mon quartier ou ils allaient me tuer, bref ils m'ont averti.
Puis la concurrence m'a balancé et 20 flics sont venus chez moi, ils sont rentrés par la sortie de secours, ils arrivaient de partout. Ils m'ont accusé d'être le chef du réseau, et je leur ai dit que je n'étais qu'un pauvre gars qui essaie de faire vivre ma famille et qu'ils se trompaient. Ils ont dit que s'ils trouvaient quelque chose, ils m'arrêteraient et enverraient mes enfants en foyer d'accueil. D'une certaine manière ils ont fini par arrêter mes soldats qui étaient dans la rue, mais ils n'ont rien trouvé alors que j'avais plusieurs paquets de crack dans le tiroir, plusieurs milliers de dollars et quelques fusils! Ma fille n'avait même pas un an, et mon fils à peine quatre. Ca a été un premier électrochoc, première prise de conscience.
Comment tu trouvais le temps pour dealer et graffer?
Entre 1981 et 1984 je tuais des trains à temps plein. En 1985 jusqu'à environ 1989 j'ai commencé le business des drogues. J'ai commencé à vendre de l'herbe de basse qualité. Je faisais 300-500 dollars par jour quelques jours par semaine, et le week-end j'allais raquetter des bombes et défoncer des trains.
Puis à la fin des années 1980, il a eu le boom de crack. J'ai peint beaucoup moins à la fin des années 80 à cause de mon implication dans la drogue. Un dimanche, je sors chercher du pain Italien, du jambon et du fromage, et je vois un taxi gitan rouler lentement en direction de mon bloc. Si je n'avais pas tourné la tête une seconde fois pour regarder, je serais mort aujourd'hui. J'ai vu un canon de fusil sortant de la fenêtre arrière, j'ai plongé dans mon immeuble, ils ont tiré dans le bâtiment et je n'oublierai jamais le bruit des balles ricocher sur les murs. J'étais sous le choc. J'ai couru à l'étage de mon appartement et je me suis mis à poil pour voir si j'ai été blessé. J'étais traumatisé. J'ai appelé mes boss, un mec et un femme. Ils voulaient foutre le feu au quartier et rentrer en guerre avec ces gens. J'ai réalisé que j'allais être tué en trafiquant. Je voulais en sortir. Je n'ai pas quitté mon appartement pendant au moins deux semaines, j'ai été traumatisé et ça m'a éloigné du milieu du crack.
Qu'as tu décidé de faire pour t'en sortir
Je me suis échappé, j'ai déménagé dans un autre quartier. J'ai pris tout mon argent et je suis parti sur la 167ième vers Walton, un quartier vraiment dangereux. J'ai vécu hors de ma cachette pendant quelques mois sur mes réserves, puis j'ai commencé à travailler dans le BTP, travail d'entrepôt, ça payait bien mais c'était trop fatiguant. Je me suis donc recyclé dans le recel. On allait à Long Island pour ça.
Quel genre de recel?
N'importe, voler des choses qu'on peut revendre. Tylenol, Advil, Primatine, pilule de relaxation toutes sortes de merdes que tu peux voler et rapidement revendre dans la rue. Ca rapportait pas mal à l'époque. C'est à ce moment que j'ai commencé à faire des murs avec des artistes différents. Avant ça je ne peignais qu'avec les mecs de mon crew. A partir de 1990 les graffeurs étrangers ont commencé à venir à NYC, donc je peignais avec eux.
J'ai aussi ramené beaucoup de graffeurs de la retraite, je les ai remis en activité. Beaucoup des premiers graffeurs qui ont connus la grande époque du metro ont arrêté quand c'est devenu vraiment chaud de peindre les trains. Moi je voulais juste peindre avec tout le monde. Parce que peindre avec son crew sans arrêt c'est chiant. Autant rencontrer du monde, peindre et rigoler, et après chacun rentre chez soit faire sa vie. C'est tout.
Comment as-tu stoppé le recel?
Il y avait un endroit qu'on affectionnait pour voler sur Long Island. Finalement on s'est fait attraper, j'ai du passer 30 jours en costume orange (uniforme des prisonniers aux Etats-unis). Je devenais vieux, ça a été un autre avertissement.
Peux tu nous expliquer la polémique en ce moment qui te concerne à propos d'un artiste qui aurait fait tourner des photos de tes pièces sur train?
Je ne suis pas censé en parler, le procès est en cours, mais certaines personnes ont posté quelques images qu'ils n'étaient pas censés poster. Ils l'ont fait tout simplement parce qu'ils recherchaient la gloire. Ca s'est retourné contre moi et plein d'autres gens ont été condamnés.
En fait, celui qui a fait ça a été vexé quand je l'ai remis à sa place lors de la confrontation. Donc il a lancé cette rumeur comme quoi j'aurais balancé. Puis les flics utilisent souvent cette technique pour qu'on se balance entre nous, c'est vieux comme le monde! Ca marche souvent dans les affaires criminelles quand tu as deux personnes connectées à un même crime. Ils te disent que ton pote t'a balancé etc...
Il y avait aussi beaucoup de balance dans le milieu de la drogue à l'époque?
Pas beaucoup, il y a un paquet de mecs qui ont fait 10 ans et plus pour même pas un kilo sans broncher et sans rien balancer, comme des vrais hommes. Ils ont été pris en charge pendant qu'ils étaient à l'intérieur, de la même façon, les Jamaïquains ont pris soin de moi quand j'étais un adolescent trafiquant de drogues. C'est pareil pour mes soldats sur le terrain qui ne m'ont jamais balancé quand les flics étaient chez moi et qu'ils ont tous été arrêtés.
Avant l'arrivée du crack, à l'époque de la weed, si je me faisais serrer par les flics les Jamaïquains s'en foutaient, ils me rechargeaient en herbe dans la journée, il me tapotaient le dos en rigolant et me renvoyaient travailler dans la rue. Le week-end j'allais défoncer les trains, c'était une sorte d'évasion du monde de la drogue. J'ai eu des clashs avec SEEN, JA et plein d'autres pour déterminer qui était le vrai KING de chaque ligne...
Est-ce que tu n'a jamais cherché une certaine esthétique sur ton travail de graffiti sur toiles?
Non, rien a foutre des licornes et des lapins humains, moi je reste vrai.
Tes derniers travaux sont plus complexes que ce que tu faisais depuis des années sur toile. Tu ajoutes des calques, coulures, abstractions, tu utilises des photos d'époque, des effets de fondu... Il y a des éléments culturels revisités, de l'humour... Crois-tu que tu es en évolution et que cette nouvelle complexité visuelle te rapproche de ce que tu es en tant qu'artiste? D'où vient cette énergie?
C'est vraiment difficile de ne plus pouvoir peindre illégalement, c'est cette frustration qui me donne une énergie folle pour les toiles. A cause de ma récente situation juridique, je ne peux pas faire d'illégal aux USA. Il veulent me donner de la probation, mais c'est une technique classique pour te faire reconnaître deux trois conneries et ensuite te charger avec des accusations plus lourdes. Ils ont réussi à piéger plein de gens avec ça.
J'aimeraient dire à ces gens " C'est quoi votre problème avec moi??" Je suis retraité! Je ne fais plus de graffiti, je vis de mon travail en galerie, je suis un homme de famille maintenant, je ne fais rien d'illégal, je suis en train d'élever ma famille et passer à ma carrière professionnelle. Mais tu vois le vandal Squad (unité policière spéciale graffiti à New York) a la rage contre moi, c'est une sorte de vendetta. Le procureur de district a envoyé les deux cas à la Cour suprême dès que j'ai refusé de balancer d'autres artiste! La DA a proposé d'abandonner toutes les charges si j'impliquais d'autres graffeurs, mais je n'ai jamais balancé, c'est pas maintenant que je le ferais.
Cope2 et Shepard Fairey
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